Chère amour…

Fernand et Gaby, 1952
Lettre de Fernand, 24 ans, employé dans un camp de bûcheron au nord de Baie-Comeau, adressée à sa fiancée. Tous deux sont originaires de Petit-Matane.

Baie-Comeau, 5 juin 1952

Mlle B.

Petite Matane

chère amour, 

Un beau jeudi soir 8 heures et je suis dans ma correspondance une chance que Lucille ma envoyée une lettre et puis il fallait que je répondre toute de suite ce soir pour la donné a Germain qui part demain si ça aurait pas été de la lettre d’assurance je serais dans le bois en train de corder de la belle pulpe et ça fait que je t’aurais pas écrit si tu es contente de ma lettre il va falloir que tu dise merci à Lucille et pour moi des becs (?) je le sais que t’aime cela (?) d’abord.

Je ne sais pas quelle température que vous avez au sud mais ici il fait très beau c’est vraiment l’été malgré que le 21 juin n’est pas encore arrivé   les mouches commencent à arriver par exemple ces petites bêtes folles que le bon Dieu a créé pour nous faire partir il a mal créé cette fois-là.

On est rendu dans le camp neuf depuis hier je couche entre Vianney et Roger Gauthier Roger nous a bien installés avec une belle tablette et puis Vianney lui il est en train de dire l’âge des gars avec des cartes qu’il s’est achetées à Comeau (?) un  moyen moine celui-la la tante philo a vas sans faire parler (?) un coup si a vas lui demander de l’argent il se le promets.

C’est bien tout pour ce soir il faut que j’arrête de te compter des menteries parce que tu es bien trop fine pour cela en tous cas c’est bien ennuyant te laisser une chance que ça sera pas pour longtemps en pleine été c’est deux fois plus long que l’hiver et sur ces mots bonsoir et de beaux rêves en attendant ta prochaine lettre

                                                                                                                                            De ton Fernand                                                                                                                                          qui t’aime toujours.

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